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mardi 17 mars 2009

Virgin Suicide

Histoire: trois adolescents tentent de percer le mystère des filles Lisbon, isolées dans leur maison depuis le suicide d'une de leur soeur. Du haut d'un arbre face à leur maison, ils épient les trois jeunes filles derrière les fenêtres de leur chambre. Vingt ans plus tard, les amis rassemblent des fragments de souvenirs plus ou moins exacts, de conversations téléphoniques, de rapports, qui permettront peut-être de comprendre la tragique disparition de Cécilia, Thérèse, Bonnie, Lux et Mary.

Dans un quartier résidentiel et huppé de Grosse-Pointe (Michigan), cinq soeurs, des adolescentes entre 13 et 17 ans, se suicident en l’espace d’une année. Cécilia, la plus jeune, ouvre le bal. Les autres l’imiteront un an après. Entre-temps, les gamins du voisinage auront vécu et souffert avec elles... à distance. Ce suicide les aura tant marqués qu’une vingtaine d’années plus tard, alors qu’ils frôlent les quarante ans, ceux-ci mèneront une enquête dans l’espoir un peu fou d’éclaircir toute cette affaire. Ce récit en est le résultat, la reconstitution la plus minutieuse et la plus fidèle possible d’une année pour le moins particulière.


Tous les témoins, les animés comme les objets les plus dérisoires, sont donc convoqués. Cela nous donne un récit polyphonique où la parole est donnée tant aux voisins qu’aux parents, aux institutions, à tous les acteurs de ce drame, y compris les bâtons de rouge à lèvres, un journal intime, une maison en ruine, n’importe quel bout de moquette ou de cigarette (les pièces à conviction qui parsèment le récit), que les dévots, ces enquêteurs têtus et possédés par leur sujet, ont collectés et répertoriés soigneusement. On est ici plus proche de la quête spirituelle, de l’introspection psychologique, que de l’enquête policière.


Mon avis:
Certaines pages, qui décrivent la dégradation et le foutoir incroyable de la maison Lisbon, laissent deviner ce qu’aurait pu être ce livre si l’auteur avait exploité davantage ses personnages et circonscrit le champ de son récit aux limites étroites de cette demeure. Il y a là un potentiel poétique totalement inexploité, et que les descriptions laborieuses et répétées de la maison ne font que massacrer, alourdissant le récit plutôt que de lui donner le mystère nécessaire.


Le roman est intéressant, mais pas captivant et on reste sur notre fin.


Reconnaissons, cependant, qu’il y avait une double contrainte : en dire assez et ne pas trop en dire pour préserver l’intérêt, la richesse d’un sujet par-là même difficile, l’adolescence. Au lieu de le prendre de front, Eugenides a préféré biaiser, ce qui, quand on sait y faire, peut se révéler efficace, mais ne révèle ici que les limites et le peu d’inspiration de l’auteur. Comme qui dirait, il n’ a pas traité le sujet.

Toutefois, ce livre touche le lecteur. Personnellement, cette histoire m'a fasciné. Le lecteur s'imagine être à la place de l'un des trois garçons qui tentent veinement de comprendre ces filles. Et à la fin, quand l'on ferme le livre, ce que l'on ne se doute pas encore, c'est que ces soeurs Lisbon vont continuer à nous trotter dans la tête pendant les jours à venir.
Ainsi, je lui donne: 12/20

En 1999, Sofia Coppola a tiré un film du roman de Jeffrey Eugedines, avec Kirsten Dunst, Josh Hartnett, James Woods et Kathleen Turner pour interprètes principaux. Le groupe Air apporte sa 'french touch' à la bande originale du film.
Ce film est très bien interprété. Je l'ai même préféré au livre!

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